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Comme on l'a déjà mentionné,
l'argent va être
relégué aux oubliettes pendant "l'âge
d'or" des antibiotiques (1940-1965). Ces
nouveaux médicaments
semblaient accomplir des miracles, ils coûtaient
beaucoup moins cher et étaient d'un
emploi plus facile que les produits à base d'argent ; et puis ils commençaient à rapporter
d'énormes bénéfices à leurs fabricants.
Cependant leurs inconvénients se sont révélés
peu à peu, si bien que vers le milieu des années
soixante, grâce aux travaux de certains chercheurs, l'argent
allait faire son retour sur la scène
médicale.
1. Traitement des brûlures et ulcères
Vers le milieu des années 60, le Dr Carl Moyer, président
du Département de Chirurgie de l'Université de
Washington (St Louis, Missouri) reçut une allocation de
recherche pour mettre au point un meilleur traitement
des grands brûlés.
Moyer, le biochimiste Harry Margraf et d'autres
chirurgiens travaillèrent ensemble
sur ce projet. Il leur fallait découvrir un antiseptique à la
fois puissant et suffisamment sûr
pour pouvoir être appliqué sans risque sur de larges surfaces du corps.
L'équipe expérimenta vingt-deux composés
antiseptiques avant d'essayer une solutionà 0,5
% de nitrate d'argent. Cette solution tuait effectivement Pseudomonas
aeruginosa, l'un des principaux agents infectieux
des brûlures, mais présentait
certains inconvénients (le nitrate d'argent tache
et est irritant). Finalement, après avoir passé en
revue la littérature médicale, Margraf eut
l'idée d'essayer l'argent colloïdal ; il constata
que ce produit était non-irritant et permettait la
cicatrisation des brûlures sans nécrose ni effets
secondaires. À l'issue de cette recherche, il tira la conclusion suivante : L'argent est le meilleur germicide
d'action générale que nous possédons.
Les antiseptiques populaires, tels que le mercurochrome et le
merthilate ne peuventê
tre utilisés que sur de petites surfaces. De nombreux
composés iodés sont efficaces, mais un certain
nombre de gens sont allergiques à l'iode. Les
solutions alcooliques, le peroxyde d'azote [eau
oxygénée] et d'autres antiseptiques peuvent être
utilisés sur de petites coupures, mais sont
trop douloureux sur des blessures importantes.*1
En 1968, le Dr Charles Fox2 synthétisa un composé combinant
nitrate d'argent et sulfadiazine qui se révéla
cinquante fois plus efficace que le sulfadiazine seul. Sous forme
de pommade soluble, il fut employé pour
la première
fois à grande échelle pendant la guerre du Vietnam.
Le sulfadiazine argentique est devenu le médicament
numéro un dans le monde pour le traitement
des brûlés. En outre, de très
nombreuses études ont prouvé son efficacité contre un large éventail de bactéries, de virus extra-cellulaires,
de champignons et de protozoaires.
Dans une autre étude clinique effectuée par Margraf
et publiée dans Archives of Surgery, 339
ulcères de la peau sur 400 ont été notablement
améliorés avec des applications d'un
composé à base de zinc et d'argent. En l'espace
d'une semaine, ce composé réduisait de 99 % le nombre de bactéries présentes dans l'ulcère.
2. Thérapie orthopédique
Au cours des années 1978-1985, Robert O. Becker*3 un
chirurgien orthopédiste américain, et
ses associés entreprirent des recherches sur l'utilisation
des ions d'argent en thérapie orthopédique.
Quelques années plus tôt, ils avaient étudié l'action
in vitro de l'argent electrocolloïdal. Leurs
expériences démontrèrent que le pôle
positif d'une électrode d'argent dans un circuit de faible
courant (de 100 à 200 nanoampères par centimètre
d'électrode) tuait tous les types de bactéries dans un rayon de 12,5 mm.
Dans un premier article*4, il rapporte
l'action de l'argent sur seize micro-organismes :
diverses souches de staphylocoques et de streptocoques, E.
coli, Pseudomonas aeruginosa, Serratia, Proteus mirabilis
et Providencia stuartii. Les concentrations inhibitrices
et bactéricides minimum
se sont révélées extrêmement
faibles. Tous les organismes furent inhibés à une concentration
de 1,25 mcg/ml ou moins d'argent colloïdal
et tués à une concentration de 10,05 mcg/ml
ou moins (soit respectivement 1,25 ppm et 10,05 ppm). Ces concentrations étaient
de dix à cent fois inférieures à celles
qui étaient
nécessaires avec le sulfadiazine argentique. Ils étudièrent également
l'effet de cette solution sur des cellules de mammifères
(souris) et ne constatèrent aucun effet négatif.
Dans un second article*3, l'équipe
du Dr Becker rapporte les résultats d'expériences
effectuées sur des levures. Plusieurs espèces
de Candida et une espèce
de Torulopsis furent inhibéesà
de très faibles concentrations du produit (de 0,5 à 4,7
mcg/ml, soit 0,5 à 4,7 ppm, selon
les espèces) et tuées à des concentrations
variant de 1,9 mcg/ml à plus de 15 mcg/ml selon les espèces
(1,9 à plus de 15 ppm). Ces recherches
ont aussi montré que les ions d'argent générésé
lectriquement étaient plus efficaces contre les levures
que le sulfadiazine argentique et le nitrate d'argent.
Les capacités de l'argent allaient encore bien au-delà de
cette action germicide. Les travaux du Dr Becker
ont montré que l'argent permettait
aux os fracturés ou écrasés de se régénérer
plus rapidement et plus complètement
qu'avec tous les autres traitements utilisés jusqu'ici.
Il apparut que l'argent stimulait aussi la régénération
des tissus tout en empêchant les plaies de s'infecter.
Des blessures ouvertes furent traitées au moyen d'un tissu
en nylon imprégné d'argent et trempé dans
une solution saline puis chargé avec
un potentiel de 0,9 volt (le Dr Becker s'aperçut
qu'un voltage supérieur entraînait
l'électrolyse des tissus). Cette technique permit au Dr
Becker d'obtenir une guérison des os et des tissus
adjacents dans 75 cas recensés. Il l'utilisa ensuite
pour traiter les blessures cutanées graves.
Dans son important
ouvrage, The Body Electric (1985), il rapporte les résultats
spectaculaires obtenus avec la thérapie de l'argent
dans un cas de fracture de la jambe (tibia et
péroné). Cette fracture refusait de guérir
depuis dix-huit mois et de plus, la jambe était infectée
par cinq types de bactéries qui n'avaient pas répondu
aux antibiotiques6. En désespoir de
cause, avant de procéder à l'amputation, le Dr
Becker traita la jambe avec des ions d'argent :
J'ai débridé la blessure, enlevé le tissu
mort et les fragments d'os qui étaient morts ou
extrêmement infectés. Après cela, il ne restait
plus grand-chose ! Une tranchée béante
s'étendait pratiquement du genou à la cheville.
Dans la salle d'opération, nous avons imbibé un
grand morceau de nylon d'argent dans une solution saline et
nous l'avons étalé sur la blessure.
Nous avons maintenu ce tissu en place en bourrant avec de la
gaze trempée dans la solution
de sel et nous avons emballé la jambe. Puis nous avons
branché la pile... [Au bout d'environ
deux semaines de ce traitement] toutes nos cultures bactériennes étaient
stériles ; les cinq
types de bactéries qui infestaient la blessure étaient
tous morts. Le tissu de cicatrisation se
développait et commençait à recouvrir l'os...
La peau commençait aussi à repousser et nous
avons pu abandonner notre projet de greffes. J'ai décidé de
faire une radio pour voir l'étendue
des dégâts au niveau de l'os. En examinant le cliché,
c'est à peine si j'en croyais mes yeux. On
pouvait voir clairement que l'os était en train de repousser
!... J'ai ôté le plâtre et j'ai constaté en
palpant la jambe que les morceaux étaient à présent
tous ressoudés.
Le mécanisme par lequel les ions d'argent régénèrent
les tissus a été étudié par le
Dr
Becker pendant plus de dix ans, sur des centaines de cas. Il
croit pouvoir discerner trois étapes
successives :
- Inactivation des bactéries ou des mycobactéries
présentes dans la blessure (de 20à 30 minutes), suite à l'action chimique d'ions d'argent
libres, extrêmement actifs.
- Action de l'argent sur les fibroblastes7 qui les fait repasser à l'état
embryonnaire, celui
de cellules-souches, composantes universelles dont le rôle
consiste à produire de
nouveaux tissus.
- Les ions d'argent forment un complexe avec les cellules vivantes
autour de la blessure
pour produire des cellules-souches immédiatement convertibles.
Le résultat net de
cette conversion est que les cellules-souches fournissent toutes
les composantes
nécessaires à la restauration complète
de toutes les structures anatomiques.
Le Dr Becker dit qu'aucun autre traitement connu ne permet
d'obtenir des cellules embryonnaires
(cellules-souches) en nombre suffisant pour produire une véritable
régénération
des tissus endommagés ou détruits chez les humains
et chez les animaux. Cela indique, selon
lui, qu'il existe également un potentiel pour la régénération
d'organes internes (coeur, cerveau et
moelle épinière).
En conclusion de ces études, le Dr Becker dit : [Nous
avons] redécouvert le fait que
l'argent tuait les bactéries, ce qui était connu
depuis des siècles... II tue même les souches
résistantes aux antibiotiques et est aussi efficace contre
les mycoses. Il guérit les infections les
plus tenaces provoquées par toutes sortes de bactéries
et stimule la cicatrisation de la peau et
d'autres tissus mous.
3. Action sur les cellules cancéreuses
¦Dans les années 70 un radiologue de Stockholm, le Dr Björn
Nordenström a démontré l'action de l'argent sur les tumeurs cancéreuses. Il fit
passer un courant électrique continuà travers des aiguilles en argent insérées
dans de grosses tumeurs et constata que cette
méthode permettait de réduire la masse de ces
tumeurs.
L'action de l'argent sur les cellules cancéreuses fut
confirmée par le Dr Becker en
1979. Après avoir constaté que l'ion d'argent produit électriquement
dédifférenciait les
fibroblastes humains normaux, le Dr Becker s'est demandé si
le même phénomène se
reproduirait sur des cellules humaines cancéreuses. En étudiant
les cellules de fibrosarcomes
malins (fibroblastes cancéreux), il constata que leur
mitose (division) galopante pouvait être
stoppée par les ions d'argent injectés électriquement.
Il remarqua également qu'un courant de
10 microampères stimulait la croissance des cellules cancéreuses.
Mais en associant un niveau
de courant approprié à la diffusion d'ions d'argent,
il se produisait une dédifférenciation des
cellules cancéreuses (c'est-à-dire qu'elles cessaient
d'être cancéreuses).
Le Dr Becker rapporte aussi le cas suivant*8 :
Un de mes malades souffrait d'une grave
infection osseuse chronique et avait un cancer associé dans
cette blessure. Il refusa
l'amputation... et demanda à ce que son infection soit
traitée par la technique de l'argent. Au
bout de trois mois l'infection était enrayée
et les cellules cancéreuses de la blessure semblaient
redevenues normales. La dernière fois que j'ai eu de ses
nouvelles, huit ans après le
traitement, il était toujours bien portant.
Il faut bien voir qu'il ne s'agit pas simplement d'un effet électrique,
mais de l'action
combinée du voltage électrique et des ions d'argent
produits électriquement. C'est un traitementé lectrochimique.
Mais ces découvertes prometteuses ne furent pas exploitées
plus avant. En effet, en
janvier 1980, essentiellement pour des raisons politiques,
le Dr Becker fut privé de ses crédits
de recherche et contraint de fermer son laboratoire.
Le Dr Robert Brooks (Nouvelle-Zélande) rapporte que des
chercheurs étudiant les
effets des métaux sur les cellules cancéreuses
découvrirent que les composés d'argent étaient"
potentiellement" cytotoxiques vis-à-vis du mélanome
B16 in vitro et démontraient une bonne
activité vis-à-vis... de la leucémie chez
les souris. Les complexes d'argent... étaient aussi
actifs
contre... le sarcome à cellules réticulaires.*9
Le Dr Gary Smith, qui fait des recherches sur le cancer, dit
que d'une manière
générale la réussite d'un traitement anticancéreux
dépend de l'argent présent dans l'organisme
et que son échec est la conséquence d'un manque
d'argent : Quand l'argent est présent, les
cellules cancéreuses se dédifférencient
et l'organisme se rétablit. Quand le taux d'argent est
nul, le cancer continue de se développer parce que les
cellules ne peuvent pas se
dédifférencier. Je soupçonne qu'une carence
en argent pourrait être l'une des raisons
principales de l'existence du cancer et de la vitesse à laquelle
il se répand.*10
____________
1 Margraf H., et al., Antibacterial Efficacy of Colloidal Silver
[Efficacité antibactérienne d'un argent colloïdal],
Surgical Forum
(17), 1996, pp. 76-78.
2 Columbia University, College of Physicians and Surgeons, New
York.
3 Upstate Medical Center, Université de Syracuse, New
York.
4 R.O. Becker, et al, Electrically Generated Silver Ions: Quantitative
Effects on Bacterial and Mammalian Cells [Ions d'argent
générés électriquement : effets quantitatifs
sur les cellules des bactéries et des mammifères],
Antimicrobial Agents and
Chemotherapy, Février 1976, pp. 357-358.
5 R.O. Becker, et al, Antifungal Properties of Electrically
Generated Metallic Ions [Propriétés antifongiques des ions
métalliques
générés électriquement], Antimicrobial
Agents and Chemotherapy, Novembre 1976, pp. 856-860.
6 L'absence d'un système circulatoire adéquat
dans les os rend inefficaces les antibiotiques (qui circulent
dans
le sang) pour
le traitement des infections osseuses.
7 Cellules jeunes, peu différenciées, précurseurs
du tissu conjonctif.
8 Cross-Currents, p. 165.
9 Noble Metals and Biological Systems, CRC Press, 1992.
10 Cité dans Colloidal Silver, A special Report, par
Alexandre Duarte, p. 8.
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